Le Pôle Ecologies


Le pôles "écologies" réunit l'ensemble des initiatives soutenues par l'équipe de recherches en philosophie de l'Université Toulouse-Jean Jaurès autour des questions soulevées par l'idée de nature dans le contexte d'un intérêt croissant de la société pour les enjeux politiques (au sens le plus large du terme) de l'interaction entre l'homme et son milieu naturel, entre les mondes humains et non-humains.


Partager la réflexion sur les enjeux écologiques

Le pôle "écologies" met au service des acteurs du monde social et économique la compétence de philosophes, d'anthropologues, des sociologues, d'historiens des civilisations, etc. afin de les aider à se repérer parmi les diverses représentations de la nature et de prendre position dans le débat d'idées actuel sur la question écologique et environnementale.

Les chercheurs du pôle "écologies" sont sensibles à la manière dont le philosophe et anthropologue des sciences Bruno Latour, dans Politiques de la nature, dénonce le recours d'une certaine écologie à la nature silencieuse, "froide et grise", sujet d'expertise par excellence des sciences, comme ce qui, dans la modernité, en fin de compte, permet de s'affranchir d'un débat public, comme si le savoir de la nature était en soi au dessus de toute discussion et l'affaire des seules spécialités scientifiques.

Le pôle "écologies" a l'ambition de rompre avec cette partition des compétences qui réserve aux seuls scientifiques le droit de représenter la nature à travers un discours objectif et contestable, et il s'efforce de promouvoir, à l'inverse, un partage constant de la réflexion de l'état des controverses en sciences, des enjeux de la climatologie, de l'expérience écologique fine des hybrides (énergie/nucléaire, technique et morale, vie et droit, etc.) et de la nécessité de reformer un monde commun et collectif.


Initier à la multiplicité des natures

L’idée de nature n’est pas simple mais multiple. Notre époque est marquée par le conflit des idées de nature : la nature extérieure de l’humanisme à la Luc Ferry, la nature objective des sciences dures comme modèle de toute naturalisation de l’humain, la nature environnementale de l’écologie, la nature transcendante, index du discours politique, la nature au-delà de la coupure nature/culture de l’anthropologie française contemporaine, la nature du multinaturalisme de l’anthropologie brésilienne qui s’oppose au multiculturalisme de l’anthropologie occidentale, la nature chrétienne  radicalement opposée à l’homme…

Il n’est pas si facile d’invoquer la nature, car invoquer la nature c’est faire surgir des spectres qui s’insinuent dans les discours comme autant de voix passées. Les discours sur la nature sont autant de spectres qui continuent de hanter le débat sans qu’on puisse vraiment savoir à partir de quel lieu ils nous parlent. Les chercheurs du pôle « écologie » proposent d’affronter ces spectres plutôt que de revenir à une nature unique, donnée et objective. Car l’idée de nature est une construction, un agencement complexe, et la tâche commune que se proposent les différentes disciplines qui contribuent au pôle écologie est de savoir comment cette construction peut participer à l’agencement d’un monde commun.